

« Pose ta main sur la douleur
et dis que la douleur s'en
aille. »
(Papyrus
égyptien découvert
par
Ebers)
Histoire des
Guérisseurs

Magie et
Médecine
           
Aux temps les plus anciens de
l'humanité, magie et médecine se confondent.
Comme l'astrologie et l'astronomie, l'alchimie
et la chimie. Nu, désarmé et craintif, l'homme
primitif cherche d'abord à se protéger contre
les forces d'une nature hostile et pleine de
dangers. Pour survivre, il lui faut
quotidiennement disputer sa nourriture, trouver
un abri contre les bêtes féroces. Dans son
ignorance du mécanisme des forces en présence,
il se voyait entouré de forces supérieures,
toutes puissantes, souvent néfastes, parfois
propices, peuplant son environnement d'êtres à
la fois naturels et surnaturels, fauves, démons,
orages, foudre, flammes, génies, esprits,
fantômes. Pour se les concilier, l'homme invente
des gestes (un rituel magique), des mots (la
prière), et un don de quelque chose de précieux
(le
sacrifice).
ReligionS
           
Les religions se constituèrent à
partir de ces pratiques magiques. Le premier
guérisseur fut l'homme (ou la femme) qui, posant
sa main (ou une plante) sur le corps d'un
compagnon malade ou blessé, se rendit compte
qu'il le soulageait. Ce geste devint sacré.
(Peut-être la découverte des vertus de l'eau
remonte-t-elle à la même époque.) Au sein de
chaque clan primitif, un homme apprit
empiriquement les gestes qui soulagent, les
pratiques qui sauvent, les plantes qui
guérissent, devenant ainsi l'intercesseur entre
la divinité et les hommes, le prêtre et le
sacrificateur. Dans la plupart des religions
primitives, l'on retrouve des cérémonies dont le
but est de rendre les divinités propices.
Regroupés par tribus, nos ancêtres, revêtus de
peaux de bêtes, de plumes, d'os ou de
coquillages, tentaient d'attirer sur eux la
faveur des dieux, de conjurer le sort par des
sacrifices humains ou
d'animaux.
La
Préhistoire
           
Dans les cavernes et les grottes,
dont certaines remontent à près de trente mille
ans, ils nous ont laissé des fresques, des
signes, des objets décorés qui nous rappellent
les pratiques magiques qui leur permettaient
d'exorciser et de dompter les forces
mystérieuses de la nature, de vaincre la maladie
et de repousser la mort. (Voir dans les
Calanques, la fabuleuse Grotte Cosquer,
découverte récemment, Altamira et Lascaux, ou,
plus proche de nous dans le temps, cette
admirable amphore scythe du Musée de l'Ermitage
à St Pétersbourg, dont la délicate gravure
demeurée intacte, représente trois scènes de
thérapeutique: une extraction dentaire, la pose
d'une attelle sur un membre fracturé et des
passes magnétiques. Durant les premiers
millénaires de la civilisation, l'art de guérir
resta une spécialité sacerdotale, une pratique
dont le savoir se transmettait de père en fils
ou de maître à élève. Les anciens voyaient
derrière chaque maladie un diable ou un mauvais
esprit. En Mésopotamie, on considérait la
maladie comme le châtiment d'un péché, préjugé
que l'on retrouve curieusement dans notre
civilisation avancée, face au sida, et dans la
démarche de nombreux charlatans qui affirment au
consultant qu'il est envoûté ! L'homme découvrit
très tôt le mystérieux pouvoir de cause à effet
qui semblait émaner de son regard et de ses
mains tendues. Sur des bas reliefs égyptiens, on
voit le dessin d'un personnage debout, les deux
mains tendues vers une personne assise. Des
doigts du premier on voit rayonner vers la
seconde, un flux des croix ansées qui
symbolisent sans doute l'énergie vitale.
Préfiguration du magnétisme humain ? Sur
d'autres, sont représentées des scènes de
traitement par hypnose. Au cours des cérémonies
religieuses, à vocation thérapeutique ou de
protection, les prêtres chaldéens, babyloniens,
hindous, chinois, égyptiens, employaient, pour
obtenir l'état de transe, des procédés magiques,
ressemblant fort à de
l'hypnose.
Les
Mystères
           
Dans la préparation des
"mystères", la méditation, un jeûne prolongé et
l'abstinence facilitaient chez les participants
l'apparition de l'extase collective, que des
musiques syncopées, des fumigations, et
l'absorption de stupéfiants poussaient au
paroxysme. On retrouve aujourd'hui encore ce
cérémonial chez des peuplades restées proches de
leurs traditions ancestrales, chez les Malbars
de l'Ile de la Réunion par exemple. Bien que les
Hébreux condamnent la magie comme coutume
païenne et lapidaient les magiciens, les prêtres
du Temple de Salomon portaient sur la poitrine
une plaque de métal précieux, ornée de 6 gemmes
brillantes et de six gemmes mates. Ces
pierreries qu'ils fixaient intensément au cours
des cérémonies, leur permettaient d'accéder à
l'état d'extase visionnaire. Par ailleurs, on
découvre dans le Talmud, l'emploi de la
suggestion dans le traitement de nombreuses
maladies, une place prédominante étant faite à
l'hypnose.
Dans la Bible, les descriptions
de méthodes thérapeutiques magnétiques, par
imposition des mains ou le "souffle", sont
nombreuses. Il n'y a pas si longtemps encore, au
Maroc, chez certaines tribus berbères, les
Hamadchas par exemple, des cérémonies de
"purification" donnaient lieu à des scènes
hallucinantes. Dansant longuement autour du
tombeau d'un saint en se tenant étroitement par
l'épaule, aux sons d'une musique sourde et
rythmée, à répétitions lancinantes, les fidèles
s'insensibilisaient peu à peu jusqu'à ce que cet
engourdissement de l'activité cérébrale, leur
fît perdre connaissance durant des heures. Et
l'on assistait alors à des duels de somnambules,
au cours desquels les "endormis", parmi lesquels
de grands malades, se donnaient des coups de
hache sur la tête, sans apparence de
sensibilité, pour chasser les mauvais esprits
cause de leur maladie! Aujourd'hui l'on
redécouvre officiellement les pouvoirs
thérapeutiques de la transe et de l'hypnose, que
les guérisseurs utilisent depuis des
millénaires.
Médecine
savante
           
Ce fut probablement à Athènes,
sous l'autorité d'Hippocrate, que les Grecs
développèrent le premier système médical
rationel en essayant, non plus simplement
d'appliquer des recettes retransmises par la
tradition (médecine magique), mais d'apprendre à
connaître le mécanisme de la maladie et le
fonctionnement de la guérison. Pourtant, là
encore, le cordon ombilical entre savoir et
connaissances acquises n'était pas coupé : on
enseignait la médecine dans le temple
d'Asclépios. A Rome, c'était au Temple
d'Esculape que les malades venaient implorer la
guérison. Les prêtres les endormaient, et durant
ce sommeil provoqué (l'incubation), le dieu
apparaissait en rêve aux élus et leur indiquait
les moyens d'atteindre la guérison. ((Méthode
reprise deux mille ans plus tard par Edgar
Cayce).
Les Romains conservèrent
longtemps encore leurs empiriques, ignorant la
médecine savante et organisée, avant de se
laisser soigner par les médecins grecs, parfois
plus efficaces, mais dont ils méprisaient la
vénalité. Car, jusque là, ni les prêtres ni les
guérisseurs populaires ne réclamaient
d'honoraires pour leurs soins. La rétribution
restait un don. Paradoxalement, il semble que le
succès de la médecine hellénique découla de
cette exigeance pécuniaire, en vertu de
l'éternel principe que "ce qui coûte cher, doit
être bon.". (Caton l'ancien disait de ces
praticiens qu'ils "exercent leur art par esprit
de lucre, pour gagner notre confiance..".) Plus
tard, Galien prolongea les fondements de la
médecine d'Hippocrate en développant le
raisonnement clinique, et jeta les bases de
l'établissement du diagnostic. Parallèlement à
cette médecine savante, réservée aux riches, à
la fois scientifique, religieuse et
philosophique, subsista une médecine populaire,
empirique et traditionnelle à laquelle les
riches et les puissants recouraient au besoin
quand la première avait échoué. Les
connaissances médicales "scientifiques"
inculquées de professeur à élève s'acquéraient
dans des écoles, le savoir empirique se
transmettait sur le tas, de mère à fille et de
père en fils.
L'Ere
Chrétienne
           
Après la dislocation de l'Empire
romain, la religion chrétienne triomphante
privilégia les aspects spirituels et sacrés au
détriment des aspects matériels de l'humanité.
Le pouvoir ecclésiastique plaça la médecine
savante sous haute surveillance. La hiérarchie
sacerdotale maintint les médecins dans un rôle
subalterne, leur interdisant l'expérimentation,
et relégua les guérisseurs empiriques au rang de
"sorciers". Les seuls thaumaturges que l'Église
toléra furent les prêtres guérisseurs, les
saints faiseurs de miracles qui étonnaient les
foules par leur charisme, guérissant par
l'imposition des mains en souvenir du Christ,
selon les préceptes de l'Evangile: Ils
imposeront leurs mains aux malades, et les
malades seront guéris. (Marc 16/18), ou par
l'application du crucifix sur les
blessures.
Curieusement, selon une tradition
qui remonte à Robert II le Pieux (996-1031), les
rois de France (et d'Angleterre) acquéraient par
la vertu du saint chrême dont ils étaient oints
lors de la cérémonie du sacre, le pouvoir
miraculeux de guérir les malades,
particulièrement ceux atteints d'écrouelles,
(fistules provoquées par l'adénite cervicale
chronique d'origine tuberculeuse). Ainsi, lors
du sacre ou de certaines cérémonies religieuses,
le roi usait de son pouvoir de thaumaturge en
guérissant des centaines de malades, dessinant
sur leur visage le signe de la croix, en
prononçant la formule rituelle: "Le roi te
touche, Dieu te guérit". En Angleterre, plus de
50 000 malades venaient chaque année chercher la
guérison par la "main royale" auprès d'Edouard
le Confesseur (1052-1108) ou de Philippe Ier et
repartaient guéris en grand nombre. Cette royale
coutume persista en France jusqu'au 19e
siècle.
L'Age
d'Or
           
L'âge d'or de la cuillette des
simples, des "remèdes de bonne femme", de la
médecine empirique, sorcière et magique dura
quinze siècles. Albert-le-Grand, Arnaud de
Villeneuve, Nostradamus, Paracelse, pour ne
citer que les plus grands furent à la fois mages
et médecins. Agrippa de Nettesheim (1486-1535),
premier médecin de la cour de François Ier et de
Louis de Savoie, contemporain de Paracelse, fut
emprisonné à cause de ses exorcismes et de ses
"enchantements". Il fut libéré, gràce aux
guérisons qu'il obtint pendant son
emprisonnement, en appliquant sa méthode
hypno-magnétique. Paradoxalement, ce fut à
l'aube du 19e siècle, lorsque la médecine enfin
libérée de tout carcan religieux ou
philosophique allait redevenir expérimentale,
que survint le grand schisme, la médecine
officielle reléguant avec mépris au rang de
charlatans ceux d'entre eux qui pratiquaient le
magnétisme (ou même
l'homéopathie).
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Le
Magnétisme
           
"Les
miracles ne sont pas en contradiction avec la
nature;
ils ne sont en contradiction qu'avec ce que nous
savons d'elle."
(Saint-Augustin)
           
Le véritable père du magnétisme
humain, est le docteur Franz Anton MESMER
(1734-1815. Dans sa thèse de doctorat (Thèse
physico-médicale sur l'influence des plantes
1776) il jeta les bases de sa doctrine qui
souleva le plus vif enthousiasme et les plus
véhémentes contestations. Durant des années il
soigna des milliers de malades dans son fameux
"baquet", s'intéressant également à l'hypnose et
l'expérimentant sur ses malades. Mais, en 1784,
deux commissions officielles diligentées par
l'Académie et par le Roi, déclareront le
magnétisme animal sans base scientifique et même
dangereux pour les bonnes moeurs ! Seul parmi
les académiciens, le célèbre Antoine-Laurent de
Jussieu (1748-1836), gloire de la botanique,
savant de réputation mondiale, défendra
courageusement Mesmer en confirmant, envers et
contre tous, l'existence du fluide magnétique.
Ce savant n'en démordra jamais, malgré les
multiples pressions de ses pairs. Nonobstant le
discrédit dans lequel tomba le magnétisme
mesmérien, il conserva des disciples tels Armand
de Chastenet, marquis de Puységur (1751-1825) et
Deleuze.
Le fluide
magnétique
           
L'année même de la condamnation du
magnétisme animal par les Académies (1784),
Puységur privilégie la notion de "transfert" de
volonté du magnétiseur sur le magnétisé, qui
n'existait qu'à l'état embryonnaire dans la
doctrine de Mesmer. Il utilisa le magnétisme
dans ses nombreuses expériences de somnambulisme
artificiel, perfectionnant la technique de
l'hypnose. Deleuze, qui fréquenta Jussieu au
Muséum, estime lui aussi qu'un fluide émane du
magnétiseur. Rappelons sa superbe explication:
"Le fluide magnétique est une émanation de
nous-mêmes, dirigé par la volonté. Magnétiser
pour guérir, c'est secourir avec sa vie, la vie
défaillante d'un être souffrant." En 1821
l'Académie de Berlin décerna un prix au meilleur
mémoire sur le magnétisme et réhabilita les
travaux de Mesmer. Au milieu du 19e siècle, le
baron du Potet déclare: "Le fluide n'est
point une substance qui puisse être pesée,
mesurée, condensée. C'est une force vitale comme
le principe newtonien d'interaction ou de la
gravitation
universelle."
Ah! ne m'en parlez pas ! Ce
sont tous des cinglés !
Mais encore
?
Le 19e siècle connut la longue
querelle entre les Animistes (Alexandre
Bertrand, Abbé de Faria) pour qui le fluide
n'existe pas, adeptes de l'hypnose, de la
"concentration", et les Fluidistes (du Potet,
Sennevon, La Fontaine) qui maintiennent la
tradition du magnétisme. Ces disputes souvent
féroces entravent et discréditent le magnétisme
dont l'unique but devrait être de soigner. En
tout état de cause, l'oeuvre de Franz-Anton
Mesmer reste originale, car elle fut la première
et courageuse tentative d'explication des effets
connus de l'imposition des mains par l'existence
d'un fluide animal. A la fin du 19e siècle le
magnétisme quitte le terrain des joutes
scientifiques pour plonger dans l'univers
étrange et trouble de l'occultisme. Nous voyons
s'affronter les adeptes du spiritisme
hermétique, du matérialisme rationaliste et du
spiritualisme chrétien. A l'Ecole Polytechnique
dont il est administrateur, le Colonel de Rochas
expérimente le magnétisme à l'aide d'instruments
de plus en plus sophistiqués. Mais, en 1897, la
présentation de ses travaux à l'Académie des
Sciences fut un fiasco. Il ne parvint pas à
faire une démonstration irréfutable de la
fiabilité du magnétisme. Le rejet définitif du
magnétisme par le courant officiel des milieux
scientifiques vient de là : ignorance du
fondement et de l'essence même que posent l'état
de maladie ou de la bonne santé. Comme le
magnétisme ne guérit pas toujours, à coup sûr
toutes les maladies, on le rejette avec mépris,
ignorant superbement que la médecine officielle
ne guérit pas et à coup sûr, loin s'en faut,
toutes les maladies. Rejeté par le monde
scientifique dominant, le magnétisme fut
récupéré par les occultistes, ce qui en éloigna
pour longtemps les hommes de science et les
esprits positifs.
Le
spiritisme
           
Allan Kardec (Denisard Léon
Hippolyte Rivail) et ses disciples et
continuateurs Léon Denis, Eliphas Lévi, Papus
(Dr Gérard Encausse) et Stanislas de Guaïta,
incorporèrent le magnétisme à la doctrine
spirite, selon laquelle l'homme est formé de 3
corps ou principes primordiaux, - le corps
physique, - le corps astral ou principe vital
(résidence de l'âme), - le corps spirituel
(résidence de l'Esprit). Très largement
discrédité en France, peut-être à cause de
quelques militants trop farfelus qui le
ridiculisèrent, le spiritisme renaît au Brésil
et aux Philippines, où les célèbres "chirurgiens
aux mains nues" semblent imprégés de sa
doctrine. En France, le magnétisme retrouva ses
lettres de noblesse grâce à quelques guérisseurs
exceptionnels, en particulier Hector Durville
(1849-1923) et ses deux fils Gaston et Henri,
dont la simplicité, le charisme le sérieux et
l'efficacité forcèrent l'admiration. Durville
estime que le fluide qui émane en permanence de
notre corps, l'entoure d'une véritable
atmosphère magnétique (aura). L'action psychique
du guérisseur mobilise cette force et la
focalise dans le but de guérir. Surmontant les
querelles byzantines des adeptes aux théories
fumeuses, les Durville et quelques autres grands
guérisseurs permirent au magnétisme curatif de
redevenir une alternative crédible à la médecine
allopathique. Durant des lustres, ils formèrent
au sein de leur fameuse école du 36, avenue
Mozart à Paris, des centaines d'excellents
praticiens. Depuis 1945, malgré le redoutable
arsenal législatif mis en place par l'Etat sur
les conseils intéressés de l'Ordre des Médecins,
la France voit refleurir une génération de
grands magnétiseurs tels Charles de Saint-Savin,
Serge Alalouf, Héléna Charles, Jules Burgevin,
René Hottequiet, Paul
HARENG, sans oublier les jeunes
d'aujourd'hui qui, je ne citerai pas de nom,
sont l'honneur de leur magnifique
profession.
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Les temps
modernes
           
"C'est une sotte présomption
d'aller dédaignant et condamnant pour faux ce
qui ne nous semble pas vraisemblable. J'en
faisais ainsi autrefois; et si j'oyais parler ou
des esprits qui reviennent ou du pronostic des
choses futures, des enchantements, des
sorcelleries ou faire quelque autre conte où je
ne pusse pas mordre, il me venait compassion du
pauvre peuple abusé de ces folies. Et à présent,
je trouve que j'étais pour le moins autant à
plaindre moi-même".
(Montaigne)
Ils
"soufflent" le chaud, le froid, "imposent" les
mains, "manipulent", magnétisent, "reboutent",
soignent par les plantes, prient... Ils
soulagent souvent, et guérissent parfois
"miraculeusement" des malades que la médecine
officielle impuissante, malgré toutes ses
connaissances et son arsenal thérapeutique, doit
parfois abandonner à leur sort. Ces résultats
spectaculaires obtenus par certains magnétiseurs
sont-ils l'effet des techniques utilisées, alors
que leur "pouvoir" réel semble si ténu, ou de la
simple suggestion ? De l'effet placebo ? Ou bien
ces résultats sont ils la preuve d'un don inné ?
Acquis ? Un don de Dieu ? Une faculté
particulière de déclencher l'autoguérison
?
Toujours
est-il que d'innombrables guérisons sont
obtenues ainsi, partout dans le monde, sans que
le corps médical, aujourd'hui tout puissant, qui
se prétend le détenteur absolu du savoir, puisse
expliquer ces faits sans tomber dans l'injure et
le mépris. Qui sont donc ces praticiens
empiriques qui n'ont, pour tout diplôme, que les
témoignages de reconnaissance de leurs patients
? Ces guérisseurs qui obtiennent des rémissions
surprenantes dans des cas où la médecine
officielle déclare forfait ? Ces hommes et ces
femmes qui, à mains nues, à l'aide de leur seul
don qu'il disent tenir de Dieu, ou d'un savoir
transmis de génération en génération, redonnent
aux malades équilibre et santé ? En général, ce
sont des gens simples, croyants, d'un robuste
bon sens, qui découvrent leur don par hasard, et
quittent tout pour se mettre au service de leur
prochain. Si quelques-uns s'enrichissent, ce ne
sont pas forcément les meilleurs ni les plus
efficaces, beaucoup exercent leur art comme un
sacerdoce. Les véritables guérisseurs ont
beaucoup plus de clients qu'ils n'en peuvent
soigner. Ils n'ont guère besoin de publicité.
Les malades qu'ils ont guéri sont leur meilleure
réclame.
Un statut
légal
           
Malgré
ces étranges et
indiscutable prouesses
le
guérisseur français, qu'il soit magnétiseur,
phytothérapeute ou rebouteux, n'a toujours pas
de statut légal, tandis que l'arsenal législatif
s'est renforcé contre lui. Jamais pourtant,
vrais et faux guérisseurs, n'ont été aussi
nombreux. On les évalue à plusieurs dizaines de
milliers. De plus en plus de citoyens estiment
que ce procès intenté par les pouvoirs publics,
aiguillonnés par les tenants de la médecine
officielle à l'encontre des véritables
guérisseurs et des thérapeutiques naturelles en
général, est parfaitement indécente tant que
cette médecine officielle ne parviendra pas à
guérir tous les malades, sans exception !
L'important, pour celui qui souffre, c'est de
guérir. Qu'importe la manière !
La
solution idéale serait évidemment qu'une étroite
collaboration s'instaure entre médecins et
guérisseurs. Mais pour cela, il faudrait que
l'esprit d'altruisme, le désintéressement et la
vocation dominent! Ne rêvons pas! Aujourd'hui
tout se réduit à une question de gros sous! La
santé publique et le médical business qui en
découle sont un trop riche gâteau pour laisser
s'attabler les pique-assiettes des médecines
sauvages. Qu'importent les malades... leurs
souffrances... l'important c'est la rentabilité.
Le Fric!
Les
guérisseurs
d'aujourd'hui
           
"Les Guérisseurs
obtiennent parfois des résultats
thérapeutiques que les medécins officiels
n'obtiennent pas par les moyens scientifiques
habituels." (Abbé Marc Oraison Prêtre et
médecin) Le magnifique terme de guérisseur vient
du vieux français garir (défendre,
préserver) par filiation du provençal
garida, d'où descend également le mot
guérite. On trouve déjà sa trace dans la Chanson
de Roland (XIe siècle) où guarisun signifiait
guérison. L'Académie Française n'accepte le mot
"guérisseur" qu'en 1878: "Ne se dit guère qu'en
mauvaise part, d'un médecin peu instruit, d'un
empirique. Ex. Ce malade avait foi aux
guérisseurs." Le Grand Dictionnaire
Encyclopédique Larousse dans son édition de
1983, donne encore une définition très
péjorative du mot guérisseur: "Personne qui
prétend obtenir la guérison de certaines
maladies, par des procédés secrets,
incommunicables, sans vérification scientifique
démontrable (fluide, don, médication mystérieuse
réputée infaillible,etc) et qui agit ainsi en
contravention avec les lois sur l'exercice de la
médecine." Seul le Petit Robert reste objectif:
Personne qui fait profession de guérir sans
avoir la qualité officielle de médecin, et par
des moyens non reconnus de la médecine. Pour
nous ce beau mot de "guérisseur" englobe tous
ceux qui soignent, soulagent, s'attaquent aux
maladies ou en protègent les hommes, les bêtes
et les plantes. Le terme de guérisseur recouvre
d'ailleurs plusieurs spécialités, les unes
traditionnelles tels que : magnétisme,
radiesthésie, reboutement, soins par les plantes
(simples) ou modernes : ostéopathie,
phytothérapie, sophrologie, etc. Dentistes,
vétérinaires ou médecins n'en sont d'ailleurs
pas exclus. Il existe de plus en plus de
médecins magnétiseurs et de chirurgiens
dentistes qui remplacent l'anesthésie par
l'hypnose
!
Le
guérisseur, qu'il soit docteur en médecine ou
non, a reçu le don de guérir, alors que le
médecin diplômé, souvent sans vocation, a
seulement acquis, après de longues études, le
minimum de connaissances l'autorisant
officiellement à soigner, contre rétribution. Le
véritable guérisseur considère que son pouvoir
de guérir n'est pas un privilège, mais un don de
Dieu, dont il n'est que le très humble et
révocable dépositaire. Ambroise Paré, l'un des
plus grands médecins de tous les temps, disait
déjà: "Je les soigne, Dieu les guérit".
Comment
devient-on
guérisseur
           
Le
don est souvent héréditaire mais c'est loin
d'être la règle. Il existe des dynasties de
guérisseurs. Mais il est rare que la progéniture
d'un grand guérisseur soit aussi talentueuse que
l'ancêtre. Le plus souvent c'est tout à fait par
hasard que le futur guérisseur découvre son don.
Les meilleurs et les plus honnêtes détenteurs du
"don" de guérison, s'initient auprès de leurs
aînés qui les cooptent, puis le bouche à oreille
fait le reste. En général un vrai guérisseur,
souvent d'origine modeste, ne se contente pas
d'exercer à la chaîne. Il étudie, se cultive,
développe ses connaissances et perfectionne ses
méthodes. Le plus dur, quand vient le succès,
est de raison garder. A côté de cette élite, il
y a de tout. Du sincère et modeste rebouteux de
campagne qui remet de père en fils les fractures
et les entorses des animaux et des hommes, en
passant par le saint ermite guérisseur retiré
dans la montagne, la fermière au "souffle"
miraculeux, le "leveur de feu", le
"knésothérapeute", la "barreuse", la "sorcière"
de village qui cueille les simples, jusqu'à
certains éminents charlatans qui paradent à la
télévision en vedettes, roulent en Rolls et
raflent des milliards aux gogos, il existe mille
empiriques plus ou moins connus, plus ou moins
honorables ou efficaces. De nos jours beaucoup
d'inadaptés, de marginaux, de petits ou de
grands escrocs, des cinglés même, profitant de
ce que la profession ne soit pas encore
réglementée, tentent leur chance comme au
Far-West, en faisant quelques dupes à coup de
pub, puis disparaissent quelque temps avant de
reparaître
ailleurs...
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Etat des
Lieux
           
Depuis quarante ans un certain
nombre de guérisseurs sérieux, compétents et de
talent, se sont regroupés au sein d'associations
professionnelles, notamment Espérance 92
ou le GNOMA. Leur ambition est de réunir
par cooptation tout ce qui compte de praticiens
de valeur dans ce pays afin que leur profession
puisse avoir l'envergure et la crédibilité
nécessaires pour dialoguer utilement avec
l'Ordre des Médecins et les Pouvoirs Publics en
vue d'obtenir enfin une reconnaissance
officielle. En attendant cette reconnaissance,
le GNOMA s'est donné un code de déontologie et
se propose de créer officiellement une "Ecole
Nationale de Magnétisme et autres Thérapies
naturelles" qui permettra aux meilleurs
thérapeutes de l'association de dispenser leur
savoir et leurs connaissances ainsi que leurs
techniques à leurs futurs jeunes
confrères.
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