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Créée le 22 juin 1874 par le médecin
américain Andrew Taylor Still (1828 - 1917),
l'ostéopathie est fondée sur des techniques manuelles
visant à la conservation ou la restauration de
la mobilité des différentes structures de
l'organisme. Elle se base sur l'idée selon
laquelle toute perte de mobilité naturelle des
organes les uns par rapport aux autres apparaît
au niveau des muscles, des tendons, des
viscères, du crâne ou des enveloppes (fascia) et
induit des
dysfonctionnements.
Les
ostéopathes considèrent que la remise en
fonction de la mécanique corporelle peut
entraîner une régulation de l'homéostasie. Les
ostéopathes considèrent que la médecine
allopathique est nécessaire pour toutes les
atteintes de la structure même de l'organisme.
Ils traitent plutôt les pathologies
fonctionnelles, éventuellement psychosomatiques,
ne relevant pas de rééducation en
kinésithérapie. Un ostéopathe peut travailler
avec un patient atteint dans sa structure
corporelle une fois celle-ci prise en charge par
la médecine allopathique, bien que peu de
patients bénéficient des soins concertés d'un
kinésithérapeute et d'un
ostéopathe.
L'ostéopathie
est considérée de manière assez confuse par le
milieu scientifique, souvent sous la pression de
lobbies propres à chaque pays. Si elle est
considérée comme l'équivalent de la médecine
allopathique aux États-Unis, cette évolution fut
longue et témoigne de la réticence de nombreux
praticiens (principalement en chirurgie) à
accepter cette
pratique.

L'ostéopathie
est organisée autour de quatre principes de
bases :
Chaque
structure du corps a une fonction physiologique,
chaque fonction entretient une certaine
structure et la structure gouverne la fonction.
Par exemple, le tube digestif est considéré
comme structure, la digestion comme fonction et
la forme (ondulations, villosités,
microvillosités, etc.) de l'intestin permet sa
fonction (digestion, rôle dans l'immunité et le
système hormonal…). Le squelette, en tant que
charpente osseuse, et sa musculature ont une
grande importance, en tant que support des
autres systèmes et organes dont la mobilité
naturelle est nécessaire pour un bon
fonctionnement durable des systèmes nerveux,
musculaire, circulatoire, respiratoire,
etc.
Concept
d'unité et d'interrelations entre les
différentes parties du corps : toutes les
parties du corps sont reliées, par la
vascularisation, le système nerveux, le tissu
conjonctif, le système lymphatique et hormonal),
mais aussi de l'être humain dans sa globalité,
rassemblant ses aspects physique, émotionnel,
mental, intellectuel et spirituel. L'ostéopathie
postule une interrelation entre la structure et
la fonction : un organe ne pourrait fonctionner
correctement que si sa configuration
tridimensionnelle est conforme à ce qu'elle
devrait être, et inversement.
Principe
d'auto-guérison : le corps dispose de nombreux
systèmes de réparation, adaptation, défense ou
compensation. Ce postulat de Andrew Taylor
Still, créateur de l'ostéopathie, est considéré
comme peu scientifique par certains.
L'ostéopathe ne ferait que stimuler les facultés
d'auto-guérison chez le patient. Les ostéopathes
fondent leur réflexion sur les conditions qui
ont mis ces moyens en défaut, et tentent de
lever l'obstacle.
Le
rôle de l'artère est absolu : toute structure
somatique non atteinte d'une lésion organique
est capable de fonctionner normalement, pour peu
que sa vascularisation soit correcte et que
l'alimentation ait fourni des nutriments
qualitativement et quantitativement suffisants.
Ces
concepts sont appliqués à l'anatomie et à la
physiologie humaines. «Le rôle de l'artère» est
une manière particulière de voir les choses.
Aujourd'hui, tous les ostéopathes n'y accordent
pas la même importance. Les ostéopathes dits
«scientifiques», considèrent que ce rôle n'est
pas suffisant pour assurer une fonction
normale.

Des
années 1970 à 1997, de nombreux procès pour
exercice illégal de la médecine ont été intentés
contre des ostéopathes, conduisant la plupart
des ostéopathes exclusifs à une méfiance envers
le corps médical.
Pour
l'Académie nationale de médecine, l'ostéopathie
fait partie des «doctrines irrationnelles et
antiscientifiques». Avant 2007, on pouvait lire
sur le site de cette académie que les
ostéopathes exclusifs étaient considérés comme
des charlatans.
Un
changement d'opinion s'est opéré petit à petit,
au fur et à mesure de l'augmentation du nombre
de Français traités par l'ostéopathie, du nombre
grandissant d'articles dans la presse, et de la
publication d'une loi et d'un décret intervenant
10 ans après la décision européenne de
reconnaître
l'ostéopathie.
L'Académie
nationale de médecine admet désormais la
pratique de la médecine manuelle ostéopathie si
elle est exercée par des médecins. Elle est
reconnue comme une orientation du médecin, qu'il
soit généraliste ou spécialiste. En effet, les
ostéopathes non médecins sont des professionnels
autonomes, indépendants de toute instance
législative ou ordinale, mais bien évidemment
soumis au code civil et pénal comme tout
citoyen. Le médecin ostéopathe quant à lui est
soumis au Code de santé publique, au Code de
déontologie médicale, au code de la Sécurité
Sociale et au conseil national de l'Ordre des
médecins.
Depuis
l'apparition d'un cadre légal en 2002, dans le
cadre de contrats spécifiques, certaines
assurances complémentaires remboursent les frais
liés à la consultation d'un ostéopathe. De plus,
depuis le 29 décembre 2007 et au vu de l'article
58 de la loi de finances pour 2007, les
ostéopathes sont exonérés de
TVA.

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En Europe, les médecins voulant se former
à la pratique de la médecine manuelle
ostéopathie peuvent suivre, pendant leur
internat (à partir de la 7e année d'étude de
médecine) l'enseignement d'un diplôme
inter-universitaire. La formation est assurée
par des médecins professeurs d'anatomie, de
rhumatologie, de neurologie, etc. Le nombre
d'heure du cursus est très nettement inférieur a
toute autre formation en ostéopathie dans le
monde, ce qui ne cesse d'inquiéter de nombreux
professionnels.
Pour les écoles privées destinées aux
non-médecins, la commission d'agrément des
établissements privés de formation en
ostéopathie non-médicale a rendu ses conclusions
au mois d'août 2007. Une commission de
rattrapage s'est tenue le 4 septembre 2007, puis
à de nombreuses reprises laissant présager de
nombreuses pressions de toutes parts. Les
établissements autorisés à délivrer un diplôme
d’ostéopathie sont à l’heure actuelle au nombre
de 49 entreprises, laissant ainsi un doute
certain sur les débouchés pour les nouveaux
étudiants. Dans ces écoles privées, les
étudiants sont diplômés après un minimum de 3
ans d'études à temps plein. Pour les
professionnels de santé (kinésithérapeute,
sage-femme),les étudiants sont diplômés 1 ou 3
ans d'études, généralement à temps partiel. Les
enseignants sont des ostéopathes non-médecins et
des médecins, voire des chercheurs, en ce qui
concerne l'apprentissage des disciplines
médicales (anatomie, physiologie, pathologie,
radiologie, etc.).
De nombreux ostéopathes formés en 5 ou 6
années dans des écoles existant avant la loi de
2002, quelle que soit leur formation d'origine
(post-bac, paramédical ou médicale), ont déclaré
leur inquiétude quant aux nombres d'écoles ayant
été créées entre 2002 et 2007 (surtout celles
créées en 2007).
Pour les professions de santé, la loi
définit un nombre minimal de 1 200 heures de
formation pratique et théorique dans le cadre
universitaire ou de formation médicale continue
(ce chiffre est a comparer aux exigences
européennes de 5000h ). Pour les personnes
titulaires d’un baccalauréat, la formation
légale est de seulement 2 660 heures
d'enseignement des sciences fondamentales, de la
biologie, de la théorie, et de pratique de
l'ostéopathie. Les techniques se rapportant aux
sphères crânienne et viscérale n'ont pas été
supprimées par les décrets bien qu'une très
forte pression fût exercée en ce sens. De
nombreuses écoles-entreprises privées,
soucieuses de respecter ces décrets ont pris
l'initiative d'ajouter au cursus légal de 3 ans
2 années supplémentaires.
La plupart des ostéopathes exerçant en
France (depuis 2007) ne pourront jamais exercer
dans d'autre pays de la communauté européenne
faute d'une formation suffisante. La baisse du
niveau de formation consentie l'a été lors de
tractations entre différents groupes soucieux de
se partager une source de revenu potentiel ; le
bien être du patient n'a jamais été un problème,
sans quoi l'ostéopathie française se serait tout
simplement et administrativement conformée aux
exigences européennes. les chiffres de
l'évolution de la pratique en france coïncident
en effet avec un changement radical de position
de la part de l'ordre des médecins, passant
ainsi de l'opposition la plus franche à une
appropriation depuis la création des diplômes
universitaire
d'ostéopathie.

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L'ostéopathie
pour soigner quoi
?
Chez des personnes souffrant de
rachialgies, un traitement ostéopathique en plus
du traitement classique améliore l’état algique
et psychologique à court terme (2 mois) et
l’état psychologique à plus long terme (6
mois).
Les lombalgies
L’étude du UK BEAM
trial team sur 1 334
patients lombalgiques a confirmé le bénéfice
d’un traitement ostéopathique à 3 mois et à une
année. Ces résultats semblent être améliorés par
l’ajout d’exercices en plus des
manipulations.
L’ostéopathie aurait également des effets
bénéfiques chez les sujets souffrants de hernies
discales vu que cette approche est plus efficace
et comporte moins de risques que la
chimionucléolyse.
Chez les patients présentant une
lombalgie commune aigüe ou récidivante pour
lesquels les anti-inflammatoires non stéroïdiens
sont contre-indiqués, l’ostéopathie peut être
une bonne alternative vu que les mêmes résultats
cliniques sont obtenus en prenant moins
d’anti-inflammatoires.
Le fait que l’ostéopathe prenne en
considération l’aspect biopsychosocial de la
rachialgie et les bénéfices qu’en tirent les
patients peuvent expliquer la raison pour
laquelle les patients lombalgiques continuent à
consulter l’ostéopathe à plus long terme (de 1 à
4 ans) sans pour autant en tirer profit sur leur
état physique.
Les
cervicalgies
Le traitement ostéopathique semble être
bénéfique indépendamment du fait qu’une
cervicalgie soit chronique. L’analyse
qualitative de la littérature montre également
que les manipulations cervicales ou la
mobilisation semblent êtres bénéfiques pour les
cervicalgies subaigües ou chroniques d’origine
mécanique avec ou sans céphalées si elles sont
accompagnées d’exercices.
Aucune étude évaluant l’efficacité du
traitement ostéopathique lors de céphalées n’a
été recensée.
Une étude plus récente a montré
l’efficacité des manipulations cervicales sur
les céphalées cervicogènes à plus long terme (1
année).
Malgré cela, d’autres études rigoureuses
comprenant une période de suivi plus longue
doivent être menées pour pouvoir se prononcer
sur l’efficacité de l’approche ostéopathique
pour les céphalées.
Peu d’études existent dans ce domaine.
Lors d’entorse de cheville, Eisenhart
et al. ont montré
qu’un traitement ostéopathique effectué en
urgence diminuait la douleur et l’œdème
rapidement après la manipulation et améliorait
l’amplitude de mouvement à une
semaine.
Pour le syndrome du canal carpien, une
étude pilote non-expérimentale évoque la
possibilité que l’ostéopathie puisse être
bénéfique à long terme (3 mois).
L’ostéopathie soulagerait les douleurs
musculosquelettiques des femmes enceintes et
réduirait leur besoin en médication avant et
pendant l’accouchement.
Une étude rétrospective évoque la
possibilité que le traitement ait également un
effet bénéfique sur le futur nouveau-né en
diminuant le risque d'accouchement
avant-terme.
Enfin, une étude pilote évoque la
possibilité que l’ostéopathie crânienne puisse
favoriser l’apparition des contractions utérines
chez les femmes à terme.
L’ostéopathie s’est montrée efficace pour
diminuer les récidives
d’otites.
Le traitement ostéopathique pourrait
avoir un effet bénéfique du moins à court terme
chez l’enfant asthmatique en augmentant ses
valeurs de peak
flow alors
qu’aucun bénéfice n’a pu être mis en évidence
chez l’adulte.
L’intérêt de l’ostéopathie pour traiter
les coliques du nourrisson, les reflux
gastro-oesophagiens et assurer le développement
neurologique du nourrisson reste controversé et
demande à ce que des études cliniques
randomisées soient effectuées.
En gériatrie, l’ostéopathie semble avoir
un effet bénéfique sur la capacité de
récupération des patients hospitalisés pour une
pneumonie.
De même l’ostéopathie pourrait avoir un
effet bénéfique sur la réponse immunitaire des
patients âgés vaccinés contre la
grippe.
Des études nécessitant de plus amples
investigations laissent penser que l’ostéopathie
pourrait être profitable pour améliorer la
qualité de vie des patients souffrant de
fibromyalgie, de dépression de sclérose en
plaque ou de trouble fonctionnel
digestif.

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